Comment avez-vous découvert votre passion pour l’athlétisme et spécifiquement pour le 400 mètres ?
Quand j’étais enfant, mes parents tenaient à ce que je fasse du sport. J’ai essayé plusieurs disciplines. Finalement pendant six ans, j’ai alterné entre danse contemporaine et athlétisme. Et puis il est arrivé un temps où j’ai dû choisir et je suis allée vers le sprint.
Pourquoi le sprint ?
Dès mon plus jeune âge, j’ai touché un peu à tout mais j’ai toujours eu une attirance pour le sprint et les courtes distances. C’est là où je prenais le plus de plaisir. Très vite j’ai su que je voulais faire cela.
À quel moment vous envisagez, de vous professionnaliser ?
En réalité, je n’avais pas de plan préétabli. Je me suis embarquée dans le haut niveau sans l’avoir prévu ! (Rires).
Adolescente j’ai fait un stage de niveau régional. J’y ai rencontré une athlète qui est devenue ma meilleure amie. Nous n’habitions pas du tout à côté. On s’est mis en tête de trouver une structure pour être ensemble. À 15 ans,
on s’est retrouvé au pôle espoir de Fontainebleau en Ile-de-France.
Les choses se sont très vite enchainées à partir de ce moment-là.
C’est une belle histoire d’amitié…
Oui. De son côté elle a arrêté, elle a désiré faire autre chose mais on est toujours en contact.
Vous avez été championne de France cadette du 400 mètres en 2012. Quels souvenirs gardez-vous de cette première victoire ?
Un souvenir mitigé ! (Rires) En fait, quand j’ai commencé en sport étude, je faisais du
200 mètres. J’étais classée meilleure française. Mais au championnat de France, c’est la désillusion. Je finis vice-championne, un véritable coup dur. Dans la foulée, j’ai des petits problèmes au niveau physiques. C’est mon coach qui a pris la décision de me mettre sur le 400. Et là, je suis championne de France sur 400 mètres. J’étais très heureuse mais j’avais encore un peu d’amertume pour le 200 mètres, un titre finalement que je n’aurai jamais.
Vous avez également eu du succès en relais 4 × 400 mètres…
Quand on fait du sprint on n’a pas tellement le choix que de faire partie des relais. Il ne faut pas oublier que l’on court en équipe de France et même si c’est un sport individuel, le relais peut apporter beaucoup en termes d’expérience et au niveau humain. C’est aussi une opportunité supplémentaire de ramener une médaille. Ce sont des occasions à saisir.
Pourquoi venir vous installer à Montpellier ?
J’ai passé 8 ans au pôle Espoir de Fontainebleau. J’avais envie de changer d’air, de voir si un autre coach pouvait m’apporter autre chose. J’avais un bon niveau mais l’impression aussi de stagner. J’ai réfléchi à différentes options. Puis j’ai choisi Montpellier parce que je connaissais déjà le coach, qu’il avait un bon groupe avec la meilleure française.
À quoi ressemble vos journées ?
Je m’entraîne tous les matins minimum 2h30, parfois plus en fonction des jours. Ensuite j’enchaine entre un petit boulot et mes cours de comptabilité. Je viens d’être maman, alors c’est difficile de concilier l’ensemble, je n’ai pas trop de temps pour moi, les journées sont bien remplies mais cela me permet aussi d’être particulièrement disciplinée.
Vous êtes soutenue par la Banque Populaire du Sud. Pouvez-vous nous dire comment ce soutien a impacté votre carrière ?
Déjà la Banque Populaire du Sud est un partenaire de choix, elle est partenaire premium des Jeux de Paris 2024 !! Grâce à son soutien, je peux notamment participer à des stages ; périodes indispensables pour intensifier mes entrainements et améliorer mes performances.
Elle m’accompagne au sommet de ma discipline autour des valeurs de l’olympisme. Elle est à mes côtés dans la victoire mais aussi dans la défaite. C’est une chance. Sans oublier que nous sommes 9 athlètes à faire partie de cette team, donc partager cette aventure avec d’autres sportifs de haut-niveau est un gros plus.
Quel aura été finalement votre plus grand défi jusqu’ici ?
Il y a quelques années, j’ai raté la sélection pour les Jeux Olympiques de Rio. Je suis arrivée 6e et il prenait 5 filles, plus une autre de 400 mais qui n’était pas dans la course. Cela s’est joué à peu de chose. Je m’y préparais depuis 4 ans, s’est tout mon monde qui s’est écroulé. Deux semaines après, je suis en Championnat de France, et là je bas mon record. Je fais une super course qui me reclasse très bien. Finalement, c’est cet échec qui m’a poussé dans ma performance.
En prévision de Paris 2024 quels sont vos objectifs, comment vous vous préparez pour ces prochains Jeux olympiques potentiels ?
Cette année, je me concentre sur l’entraînement et la préparation. Ma fille a 9 mois. J’ai retrouvé rapidement mon corps d’avant mais pas encore toutes mes capacités. J’y vais étape par étape. Pour l’instant je prends mes repères sur une distance plus courte comme le 200 mètres pour ensuite avoir mes repères sur le 400. La sélection finale aura lieu 2 mois et demi avant les Jeux lors des championnats de France.
Une participation aux Jeux, cela représente quoi pour vous ?
Un rêve ultime. L’aboutissement de beaucoup de travail. Il ne me manque que cette compétition
à mon palmarès !