Avec un pied fermement ancré dans le présent et un œil tourné vers l’avenir, Sacha Fesquet incarne l’esprit de la jeunesse audacieuse prête à transformer ses rêves en réalité.
Tout commence alors qu’il n’a que sept ans. « À six ans, on m’a offert un skateboard. J’ai vite vu que ce n’était pas du tout pour moi ! (Rires) L’année d’après, à Noël, j’ai eu une trottinette. Tout est parti de là. J’ai commencé à faire des centaines d’allers-retours au skatepark, avec mes parents », se souvient-il. Des moments qui posent les fondations de sa future carrière. À neuf ans, il goûte à la compétition « amateur », se distinguant rapidement par son style unique et sa persévérance. « Il faut bien comprendre qu’à l’époque, la situation était très différente de celle d’aujourd’hui. La discipline était inconnue, il n’y avait pas de championnat ni de concours officiel… et c’était compliqué de s’imposer au skatepark. Mais j’ai pris goût à la compétition. » Tout s’accélère en 2018. À seulement quinze ans, il fait ses débuts chez les pros au FISE et se confronte à des riders internationaux. « C’était impressionnant, mais je savais que j’avais beaucoup à jouer. Je suis arrivé en finale. J’ai attiré des sponsors, et de là, tout a décollé. J’ai commencé à voyager et à participer à des compétitions dans le monde entier. Mais j’ai aussi très vite pris conscience qu’il y aurait un après, que je ne serais pas rider toute ma vie et qu’il fallait que j’y pense, que je poursuive mes études. » Il sera le premier rider de trottinette à intégrer le CREPS, poursuivant ainsi une double carrière d’athlète de haut niveau et d’étudiant. Une décision mûre. « Être pro c’est génial, mais la trottinette freestyle n’est pas encore assez connue pour que l’on en vive vraiment, à part peut-être dans le Top 5. Et je ne parle pas du risque de blessure. »
Après une année post-bac passée à San Diego pour affiner à la fois son anglais et ses compétences sportives, il saisit l’opportunité de rejoindre la FISE Business School. Un choix stratégique lui permettant de lier sa passion sportive à une solide formation. « Quand je suis revenu des États-Unis, l’école venait d’ouvrir ses portes. J’ai saisi ma chance. Je suis allé à un job dating avec Hervé André-Benoît. C’est quelqu’un qui représente beaucoup pour moi. Je suis un enfant du FISE », confie-t-il. Actuellement en troisième année de Bachelor, il se voit offrir l’opportunité de commencer en alternance chez Hurricane avec un projet grisant : monter une école de Trots et de BMX, la Fise Academy à Baillargues. Une initiative couronnée de succès dès la première année. S’il poursuit la compétition en parallèle, Sacha nourrit aussi le rêve de devenir un acteur majeur dans l’organisation sportive de sa discipline, œuvrant pour une meilleure reconnaissance de la trottinette freestyle et son inclusion aux Jeux olympiques de 2028.
« L’année dernière, j’ai été troisième meilleur Français en pro park Cette année, je suis entré à la Fédération et je continue les compétitions pour l’instant. Mais j’aimerais prendre part activement à la structuration de la discipline. Nous avons une fédération mais elle est récente, il n’y a pas encore suffisamment de licenciés. Nous avons moins de budget, moins de visibilité, moins de notoriété. L’objectif numéro 1, ce sont les Jeux olympiques de 2028. Je me verrais bien coach de l’équipe de France. (Rires) J’ai vraiment envie de m’investir pour cela en tous les cas, et d’apporter ma pierre à l’édifice. Vous savez, c’est le sport le plus récent du skatepark mais c’est aussi le sport phare. Aujourd’hui en France, 80 % des riders sont à trottinette. » Avec un pied fermement ancré dans le présent et un œil tourné vers l’avenir, Sacha incarne l’esprit de la jeunesse audacieuse et déterminée, prête à transformer ses rêves en réalité. « Je travaille sur un projet qui me tient à cœur, créer une école de trottinette, un sport-étude qui continuerait après le bac avec un groupe dédié aux compétitions qui pourrait s’entraîner avec des préparateurs physiques, etc. Il faut que la nouvelle génération puisse à la fois être pro et s’assurer un avenir », conclut-il.
Journaliste Marie Gineste // Photographe Guilhem Canal