MARIANE BELTRANDO

Mariane Beltrando
10 titres de championne de France - 6 titres
de championne d’Europe - 3 titres de championne du Monde... Cette jeune Frontignanaise pratique le BMX Race depuis l’âge de quatre ans au Club de Frontignan. Celle qui a décroché la 2e place lors de la Coupe de France en 2023 et terminé 7e lors de la première manche de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande en février 2024, fait également partie de la team athlètes de la Banque Populaire du Sud.

Mariane, le BMX Race, qu’est-ce que c’est ?
C’est un sport extrême. On roule sur des BMX sans suspension, avec un seul frein à l’arrière. C’est une course. Il faut être le premier à l’arrivée. Les départs les plus courants sont à 3 mètres de haut. Plus l’on progresse en niveau, plus les départs sont élevés. Aux Championnats d’Europe ou du Monde, on part de 5 mètres. En catégorie pro, c’est-à-dire Junior et Élite, à partir de 18 ans, on est à 8 mètres. On arrive en bas à environ 60 km/h. C’est un sport de vitesse.

Comment as-tu découvert cette discipline ?
C’est mon grand frère qui la pratiquait. J’ai appris à faire du vélo à deux ans et demi. J’ai commencé à rouler sur la piste ici, à Frontignan, à l’âge de quatre ans. Cela s’est d’ailleurs beaucoup démocratisé aujourd’hui. Dès deux ans, dès que les enfants savent faire de la draisienne et tenir l’équilibre, on les amène ici. Ils commencent sur leur draisienne et à la fin de l’année, on les passe sur les pédales. Il me semble qu’au niveau de la Fédération Française du Cyclisme, c’est le sport où l’on peut commencer le plus jeune.

Vous avez commencé très jeune, avez-vous toujours voulu être professionnelle ?
Je dirais que lorsqu’on est enfant, on ne réfléchit pas à cela. J’ai toujours fait ça parce que j’aime ça. Je voulais tout le temps être sur mon vélo et je m’entraînais dès que je pouvais. Je roulais avec les garçons pour progresser plus vite. Quand j’ai eu l’âge de participer au Championnat de France, mes parents m’y ont inscrite. À neuf ans, j’étais championne de France pour la première fois. À onze ans, j’ai gagné mon premier Championnat d’Europe et j’ai été vice-championne du monde. Là, mes parents se sont dit « il faut qu’on lui permette d’aller plus loin ». Ils ne m’ont jamais mis de pression, ils ne m’ont jamais obligée, mais ils m’ont soutenue et m’ont donné les moyens de réussir. Et j’ai été championne d’Europe et du monde tous les ans à partir de là. Puis j’ai grandi et j’ai commencé à envisager de devenir pro, de vivre de ma passion, de devenir championne du monde dans les grandes catégories et de participer aux Jeux olympiques…

Vous avez participé à des Coupes du Monde au début de l’année… J’ai fait trois week-ends de Coupes du Monde. Enfin, deux week-ends, avec deux courses par week-end. Il y a un jour où je n’ai pas roulé parce que je m’étais bloqué le dos, mais je suis parvenue en finale sur les trois Coupes du Monde. C’est la catégorie U23, donc c’est Élite. C’est la plus haute catégorie, mais en moins de 23 ans. Je me suis blessée il y a deux ans, je ne suis vraiment revenue que cette année sur le format international. Je suis contente de mes performances.

Vous faites partie de la team athlètes de la Banque Populaire du Sud. Comment vous aide-t-elle à atteindre vos objectifs, sur les plans tant sportif que personnel ?

Cela fait trois ou quatre ans maintenant. J’étais encore au lycée. Honnêtement, c’est un soutien très important pour nous, financièrement déjà. C’est vrai, c’est un sport qui manque de visibilité. Je suis jeune, c’est encore un peu plus compliqué de trouver des sponsors. Grâce à eux, je peux tout simplement vivre de ma passion et poursuivre mes études de kiné. Les déplacements à l’étranger ne sont pas pris en charge par le club. Si je pars en Australie ou en Nouvelle-Zélande, je dois les financer moi-même. C’est un soutien aussi en termes de visibilité. Et puis, grâce à la team, on rencontre d’autres athlètes. On crée des liens qui nous nourrissent. Cela apporte vraiment beaucoup humainement.

Donnez-nous un aperçu de votre programme d’entraînement…
Je m’entraîne tous les jours. J’ai eu de la chance car l’école prend vraiment en charge les sportifs
de haut niveau. Ils sont hyper compréhensifs avec nous. J’ai eu la possibilité de faire ma première année en deux ans. Je viens de la finir. Je cale mes entraînements en fonction des cours. Soit je viens sur piste, soit je fais de la muscu, ou du sprint à Montpellier. On est obligés de travailler le physique, la puissance. De nous renforcer pour les chutes. Le cardio, l’endurance. Et puis, on travaille aussi la technique, les départs, la vitesse.

Qui sont vos modèles ou inspirations dans le monde du sport, et pourquoi ?
Je dirais Mariana Pajón. C’est la plus grande pilote qui existe en BMX, elle est Colombienne. Elle a vraiment fait exploser le sport de haut niveau dans son pays, car elle est la première double médaillée colombienne. Elle a remporté deux médailles d’or et une médaille d’argent aux JO. Quand on sait qu’une médaille se joue sur 40 secondes, c’est vraiment une performance. C’est un bel exploit, elle est très inspirante.

Quels sont vos objectifs ?

Pour les Jeux, c’est raté. C’était un objectif, comme pour tout sportif je pense. En plus, à domicile. Cela ne peut être qu’incroyable à vivre. Mais je suis jeune, il y en aura d’autres dans quatre ans. Mais par-dessus tout, mon but, c’est vraiment de continuer à prendre du plaisir et essayer d’être encore plus régulière. De faire des finales de Coupe du Monde, d’aller chercher des titres de Championnats d’Europe, de Championnats de France.

Y a-t-il des compétitions ou des défis particuliers que vous avez hâte de relever ?

Je pense devenir championne olympique. C’est le rêve de chaque sportif. Championne du Monde. Je l’ai été quand j’étais junior. Et c’est vrai qu’à vivre… c’est incroyable. On se sent libre, il y a tellement de joie. À l’instant où l’on passe la ligne, on est soulagé de tous les sacrifices, de tout le stress qui sont difficiles à gérer. On se sent fier et satisfait de l’avoir fait. On ne peut pas être plus heureux de chanter l’hymne national que sur un podium. Championne de France aussi, c’est une belle fierté, on a le droit de porter le maillot toute l’année. C’est un bel honneur de représenter son pays et de porter haut ses couleurs.

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