Vous nous racontez vos parcours ?
Margaux : J’ai 23 ans. J’ai commencé la voile à sept ans. Je suis originaire de Bretagne et d’une famille de sportifs ! Mes parents sont tous les deux profs de sport. Nous sommes trois enfants, ils nous ont fait un peu tout essayer. Ma soeur est partie dans la voile, j’ai suivi et j’ai accroché direct ! On était un bon groupe de copains. J’ai commencé la compétition. J’ai intégré une section sportive au Collège, pôle espoir à Brest. Je suis arrivée au Pôle à La Grande Motte il y a cinq ans maintenant. J’ai fait une année « espoir » et puis j’ai voulu continuer sur un support Olympique. Avec Noah, nous sommes sur Le Nacra 17 depuis un an.
Noah : J’ai 21 ans, je suis originaire de Nantes. J’ai commencé la voile à huit ou neuf ans. J’ai fait du foot aussi, mais j’ai choisi la voile ! (Rires) J’ai plus accroché en termes de sensations. Comme Margaux, j’avais un bon petit groupe d’amis. Je me suis pris au jeu sans vraiment m’en apercevoir. Je me suis retrouvé participer à des championnats du monde et puis j’ai eu de nouvelles opportunités. Là, cela fait deux ans que je suis au Pôle à La Grande Motte.
Le Nacra 17, qu’est-ce qu’il a de plus ?
Margaux : Il vole sur l’eau !
Noah : C’est l’un des bateaux les plus impressionnants dans l’olympisme.
Comment est né votre duo ?
Noah : Dans la voile, finalement tout le monde se connaît un peu. Nous n’ignorions pas le parcours de l’un ni de l’autre. Le projet sur lequel j’étais s’est arrêté.
Margaux : Le projet sur lequel j’étais aussi. Nos caractères, nos niveaux matchaient bien. La fédération nous a mis en relation. Nous sommes ensemble depuis septembre 2022.
Que faut-il pour qu’un duo comme le vôtre fonctionne ?
Margaux : La bonne humeur. L’autodérision et la motivation. Nous avons une vision commune.
Noah : Et nous savons comment y aller. Nous sommes proches aussi dans la vie, nous sommes amis !
Comment se sont passés les derniers mois ?
Margaux : Nous avons fait un gros entraînement hivernal. Pour apprendre à connaître l’autre. Sur le circuit mondial, nous avons fini cinquième. Nous sommes un peu déçus, nous visions un podium.
Noah : Nous avons connu beaucoup d’incidents matériels. Nous avons cassé notre mât. Cela reste une bonne performance. C’est quand même encourageant.
Comment votre collaboration avec la team Banque Populaire du Sud vous aide-t-elle à atteindre vos objectifs sportifs ?
Margaux : Cela fait trois ans que la Banque me soutient. Pour Noah, c’est plus récent. C’est une collaboration très importante pour nous, car elle s’inscrit dans le temps. C’est un grand soutien aux niveaux médiatique, humain et financier.
Noah : Il est génial d’appartenir à une team d’athlètes. Nous venons tous de disciplines différentes, mais nous sommes tous sportifs de haut niveau. Nos rencontres sont hyper enrichissantes parce qu’elles sont l’occasion de partager nos expériences. Nous nous sentons vraiment soutenus par les collaborateurs de la Banque Populaire du Sud.
Comment se passent les qualifications aux Jeux Olympiques ?
Noah : Nous avons beaucoup navigué sur le plan d’eau de Marseille depuis mai dernier puisque tout se déroulera là bas. Nous nous entraînons le plus possible. Nous nous confrontons aussi aux étrangers pour évoluer et pour s’évaluer. Nous allons continuer à faire le circuit européen. Nous partons au Portugal. Il y a déjà une quinzaine d’étrangers qui sont là-bas. Cela va permettre de faire un gros bloc d’entraînement avec d’autres bateaux parce que là, nous ne naviguons qu’avec 2 ou 3 bateaux français. Cela nous mettra davantage en condition.
Margaux : Il y a déjà certaines nations qui savent qui va participer aux Jeux. Ce n’est pas le cas des Français. Ils vont attendre vraiment le dernier moment pour l’annoncer.
Comment vous gérez la pression ?
Margaux : La pression, nous vivons avec depuis que nous sommes tout petits. C’est une sensation qui nous stimule finalement.
Noah : Nous sommes bien entourés aussi. Nous avons un entraîneur qui nous suit, un préparateur mental qui nous aide à bien gérer tout ça. Nous avons tous les outils à disposition.
Parlez-nous de votre vie au Pôle…
Margaux : Nous sommes dans le groupe de l’équipe de France jeune. Nous sommes deux bateaux. Nous nous entraînons avec l’équipe de France sur certains regroupements et sur certains stages. Nous avons un préparateur physique, ici à La Grande Motte, et un accompagnateur de performance qui nous aide, sur les stages et les régates.
Qu’est-ce qu’une journée type au Pôle ?
Noah : Le matin, nous commençons souvent vers 9h, avec une préparation physique. Ensuite, nous débriefons en vidéo sur la navigation de la veille. Nous allons analyser toutes les images, les data. Ensuite, nous préparons les bateaux pour être sur l’eau vers 14h30, 15h au plus tard et jusqu’à 18h ou 19h.
Vous suivez un cursus universitaire ?
Noah : Nous passons un diplôme d’État. Margaux a fait Sciences Po aussi. C’est déjà un apport pour notre propre pratique. Cela va nous permettre de pouvoir coacher et d’avoir la possibilité d’obtenir des contrats CIP tout en étant sportifs de haut niveau.
Comment analysez-vous l’évolution de la voile ?
Noah : L’arrivée du foil a changé beaucoup de choses. Même sur d’autres disciplines comme la planche à voile. Je pense que cela à même donné davantage de visibilité. C’est impressionnant, on a envie d’essayer. Les courses sont de plus en plus spectaculaires.
Margaux : Cela se professionnalise beaucoup aussi. Les projets sont toujours plus gros.
Vous rêvez à quoi tous les deux ?
Margaux : À l’instant T, aux Jeux de 2024. Nous sommes trois en lice pour les qualifications. Nous ne sommes pas l’équipage favori, nous sommes encore jeunes, mais nous allons tout donner pour y être. Après je me vois dans le monde de la voile. Notamment au niveau féminin, il y a beaucoup de projets qui s’ouvrent dans la voile professionnelle, je me vois bien m’inscrire là-dedans.
Noah : Dans tous les cas, notre autre objectif, c’est aussi 2028. La voile professionnelle m’attire aussi. Après, mon rêve, c’est aussi la Coupe de l’America. C’est la plus grosse technologie en bateau qu’il puisse y avoir.