Texte par Marie Gineste // Photographies par Guilhem Canal
Benoît, comment avez-vous réagi à l’annonce de ce nouveau poste ?
À vrai dire, je m’y attendais un peu. Je savais que j’allais intégrer le staff. Après j’ignorais dans quelles conditions. Après la défaite de Toulouse, j’ai été convoqué par Monsieur le Président et Bernard Laporte pour venir épauler le staff au quotidien avec une mission précise. Celle de superviser les clubs de Pro D2 contre lesquels on aurait pu jouer l’access match. Je me doutais que j’allais intégrer le staff pour la saison qui arrive.
Comment vous sentez-vous face à ces nouvelles responsabilités ?
Avant tout c’est une grande fierté pour moi. C’est une marque de confiance qui m’est accordée.
Et cela me touche, par rapport aux années que j’ai passées au club en tant que joueur. Et aussi par rapport au travail que j’ai fourni avec les Espoirs. Mais c’est aussi pas mal de stress parce que c’est un autre niveau. C’est beaucoup de responsabilités. Il y a beaucoup d’attentes autour de l’équipe après une saison comme celle que l’on vient de vivre. Il n’y a pas si longtemps, nous étions champions de France. Le niveau est là. C’est très motivant.
Comment allez-vous être organisés ?
Joan Caudullo va être le head coach. Doumayrou va s’occuper de la défense. Moi, de tout ce qui est attaque. Antoine Battut, qui a déjà joué au club et qui était entraîneur cette année, va s’occuper de la touche et du jeu des avants. Didier Bès, un ancien de la maison aussi, va s’occuper de la mêlée. Benson Stanley reste aussi en poste, et va s’occuper de tout ce qui est ruck et skills. Jérémy Valls, du jeu au pied.
C’est une belle équipe…
Ce sont beaucoup de joueurs qui ont porté le maillot du club, à part Benson. Mais il s’est complètement fondu dans le club. Il est très apprécié, déjà du staff, mais surtout des joueurs. C’est un appui de taille et surtout quelqu’un de très compétent.
C’est un staff jeune en termes d’expérience…
Didier et Jérémy ont un peu plus d’expérience que nous. Et puis il y a Bernard qui va tout chapeauter. Est-ce que notre jeune expérience sera un frein ? Je ne pense pas. On aura beaucoup d’énergie et cela peut être un atout.
Quels sont les principaux défis que vous anticipez ?
Je pense que le plus gros du travail va être de retrouver une cohésion. Panser les blessures que les joueurs ont pu avoir. Tous les doutes, le manque de confiance accumulé ces deux dernières années. Il faut que l’on fasse ressortir le meilleur de chaque joueur. Leur talent n’est pas parti, mais la confiance a pris un peu mal. On va commencer par effectuer un bon stage pour cultiver la cohésion, et travailler le « rugby » parce qu’on a quand même pas mal de boulot. Il va y avoir des efforts à fournir, mais il faut que l’on retrouve une ambiance collective qui va nous porter justement dans les moments compliqués. Avec un bon collectif, on sera plus forts.
Y a-t-il des ajustements immédiats qui sont prévus ?
Il y a surtout des nouveaux joueurs qui vont arriver, nous allons devoir les accueillir de manière à ce qu’ils se sentent bien dans le collectif et dans le club. Cela va être notre première tâche. Et puis il va y avoir un gros travail physique.
“ C’EST UNE MARQUE DE CONFIANCE QUI M’EST ACCORDÉE ”
Quelle sera la place exacte de Bernard Laporte ?
C’est le directeur du rugby. Il va vraiment chapeauter tout l’ensemble. Le staff, l’équipe. Le bien-être des joueurs, le recrutement. Il va nous épauler. Mettre toute son expérience à contribution pour nous. Nous allons essayer de travailler main dans la main.
Comment décririez-vous l’état d’esprit des joueurs ?
Je pense qu’il y a beaucoup de soulagement, mais aussi une grande envie de vite retourner au travail. C’est ce qui m’a surpris. Ils ont envie de revenir rapidement. Je pense qu’ils sont contents de ce qui s’est passé au sein du club. Ils ont été écoutés dans leur prise de position. Avoir un staff composé d’anciens joueurs de la maison, c’est quelque chose dont ils avaient envie. Maintenant que c’est chose faite, on va essayer de sortir le meilleur de tout cela et de travailler avec eux pour qu’ils nous fassent la plus belle saison possible.
Une petite envie de revanche ?
Ils ont été « décriés » par le rugby français. Je pense que cela a touché leur orgueil. Cela leur donne envie de se battre et c’est une bonne chose.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Plutôt positivement. Mais je ne vois pas trop loin. Je me concentre sur le court terme parce qu’il y a de l’urgence quand même. Nous, les membres du staff, nous sommes hyper attendus. Nous allons devoir travailler dur. Je ne dis pas que tout sera facile, bien au contraire, il va y avoir des moments difficiles. Mais si nous avançons tous dans la même direction, que nous sommes soudés, cela se passera bien. On ne parlera pas de notre manque d’expérience mais d’un staff soudé autour de ses joueurs, autour d’un club. D’un club soudé autour de ses joueurs, de son staff, de son président et de ses supporters.
Les supporters vous soutiennent-ils ?
Je pense que la nomination du staff a donné envie aux joueurs mais aussi aux supporters. Ils voient des mecs qui ont l’amour du club, qui vont tout faire pour donner le meilleur, avec humilité et beaucoup de travail.