“LE PLUS GRAND RASSEMBLEMENT DE SPORTS URBAINS DU MONDE”

CETTE 26E EDITION AURA ETE UN EXCELLENT CRU, LOURDE D’ENJEUX A PRES D’UN AN DES JEUX OLYMPIQUES DE PARIS. SOUS L’EGIDE VISIONNAIRE D’HERVE ANDRE-BENOIT, LE FISE REDESSINE EN EFFET L’HORIZON DES SPORTS URBAINS EN FRANCE MAIS PAS QUE.

Au fil des 26 dernières années qui ont vu le Festival International des Sports Extrêmes (FISE) de Montpellier se transformer d’un projet étudiant en un mastodonte de l’événementiel sportif mondial, Hervé André-Benoît et son équipe ont complètement modifié le paysage des disciplines urbaines. « La naissance du FISE est liée à mon histoire personnelle. J’ai découvert le BMX à la fin des années 1970, début 1980. Quand je suis arrivé à Montpellier en 1986, j’ai fait de la planche à voile à fond pendant dix ou douze ans. J’étais mordu par ces disciplines, par tout ce qu’il y avait derrière, les valeurs du sport, la performance, le dépassement. En parallèle, j’ai une volonté d’entrepreneuriat. En deuxième année de SUP de CO, j’ai monté un projet avec l’objectif et l’envie de rassembler, le temps d’un week-end au même endroit, toutes ces disciplines. Partager nos valeurs, valoriser et faire connaître ces sports. Montrer au plus grand nombre que ces disciplines sont accessibles à tous », se souvient Hervé André-Benoît. Cet événement à l’origine modeste qui réunissait à peine 25 000 personnes sur la plage de Palavas-les-Flots est devenu depuis une date incontournable du calendrier sportif, rassemblant plus d’un demi-million de spectateurs et près de 1800 riders internationaux, professionnels et amateurs durant cinq jours. De quoi réaffirmer la position de Montpellier comme le centre nerveux international des sports urbains. « Je m’amuse à dire depuis plusieurs années qu’ensemble on peut devenir plus populaire que le foot ! Bon on n’y est pas encore, mais le chemin que nous avons parcouru jusqu’ici est tout à fait honorable », sourit le CEO du groupe Hurricane. Son affluence, toujours en hausse, a battu des records cette année avec une journée historique accueillant 175 000 personnes. Qui aurait imaginé que ce projet de fin d’études aurait un tel impact, propulsant les sports extrêmes sur la scène olympique et captivant un public si large ? « En 2014, nous avons atteint un plafond de verre que nous ne pouvions pas passer sans nous rapprocher des Fédérations internationales. Nous avons su rassurer les riders en leur garantissant de garder intact l’ADN de leur sport. Moi-même je n’avais pas envie de voir se reproduire ce qui s’était passé dans le snowboard des débuts. Nous avons imposé notre ADN, nos jugements, nos infrastructures. Nous avions un circuit mondial, populaire avec de belles audiences. Il n’y avait plus qu’à le transformer en Coupe du monde. Des membres du CIO sont venus en observation en 2018 pour Tokyo et ils ont vu dans le FISE les sports de demain, l’engouement du public. L’image des Jeux avait besoin de vent de fraîcheur et quoi de mieux que les Urban Sports pour cela ? Jamais un sport – le BMX – n’est entré aux JO aussi vite. La copie était parfaite. »  Se hissant à la troisième place des événements sportifs français gratuits

les plus populaires, le FISE est devenu un tremplin pour des disciplines jadis marginales, accueillant lors de sa dernière édition pas moins de six étapes de coupes du monde, dont deux pour des sports olympiques : le Breaking et le BMX Freestyle Park. Impossible de ne pas revenir sur les performances mémorables réalisées par l’enfant du pays, Anthony Jeanjean, qui a terminé à la deuxième place de la Coupe du Monde BMX Freestyle Park UCI, et la Française Laury Perez qui a remporté la troisième place dans la même discipline. Parmi les autres faits marquants, notons l’hégémonie japonaise confirmée lors de la Coupe du Monde BMX Freestyle Flatland UCI, la victoire du Français Julien Cudot lors de la Coupe du Monde WS de Roller Freestyle Park, et une surprise du côté du skateboard street avec la victoire du Français Maxime Berguin.

En dépit de la pluie, le rassemblement s’est conclu en beauté avec la finale Trottinette Pro Women qui a vu une nette progression du niveau de compétition. « Depuis 26 ans, nous créons de vraies histoires, simples mais vraies. Comme celle d’Anthony Jeanjean qui a découvert le BMX sur le FISE et acheté son premier vélo juste après. Nous avons créé une  » famille « . C’est toute une génération qui s’est impliquée et ça continue avec leurs enfants. » Mais la réussite de ce rassemblement ne se résume pas qu’à la compétition et à la reconnaissance sportive. Il est aussi un catalyseur d’économie locale. Le groupe Hurricane, organisateur du FISE, compte en effet plus d’une centaine de salariés dans ses rangs. L’impact économique de la manifestation est d’autant plus significatif qu’elle a su diversifier ses activités, avec une division événementielle, une branche communication, et une branche « infrastructures » ayant même contribué à la réalisation du BMX Park pour les Jeux de Tokyo. « Quand nous avons commencé, il n’y avait pas de fabricant de rampe qui louait exactement ce que je recherchais. Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, j’ai commencé à en fabriquer. Très vite, nous nous sommes mis à les vendre aux mairies. C’est ainsi qu’est née la filiale Hurricane Park. » Un cheminement qui rejoint la volonté de développer la visibilité de ces disciplines. « Plus il y a d’infrastructures, plus les jeunes peuvent s’initier et pratiquer. Et à l’époque, contrairement aux États-Unis, nous étions très en retard. Le niveau ne pouvait pas progresser sans cette action. » C’est dans cette perspective plus large que le concept s’étend désormais à l’international. Après des débuts réussis à Chengdu en Chine, le festival prévoit de s’implanter à Doha en novembre 2023. « Nous avons développé une tournée nationale puis une autre, mondiale, avec lesquelles nous avons pu transmettre notre passion et notre expérience. Aujourd’hui les riders qui font les podiums chinois en BMX, ce sont des jeunes qui ont découvert la discipline il y a dix ans quand nous avons fait le premier FISE à Chengdu. Il y a même eu une équipe nationale qui s’est créée. » Un an avant les Jeux Olympiques de Paris, la place prépondérante du FISE dans la scène sportive est indéniable, et il joue incontestablement un rôle crucial dans la démocratisation et la visibilité de ces disciplines urbaines. « Le FISE a contribué à faire évoluer et à professionnaliser ces sports en gardant leur ADN. Le Skate, le BMX et le Break sur la Concorde… cela va être le plus bel écrin que l’on pouvait imaginer. Cela va apporter une dynamique supplémentaire à nos disciplines et permettre à tous les jeunes d’avoir plus de clubs, plus de parcs. Mais cela va générer également une rémunération des riders à leur juste valeur », conclut-il.

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